Chaque année, le Grand Prix Cap’Com est attribué à une campagne de communication publique. Cet évènement récompense les professionnels de la communication publique et territoriale dont les opérations se démarquent, mais est également un excellent moyen d’observer les tendances du secteur.
Cette année, la Ville de Saint-Denis et sa campagne de communication sur son budget participatif ont été récompensées en remportant le Grand Prix. Retour sur une campagne citoyenne inclusive et audacieuse.
Une campagne de communication citoyenne ambitieuse
Le budget participatif est un processus qui permet aux citoyens d’affecter une partie du budget de leur collectivité territoriale à des projets d’investissement. Ainsi, chaque année, la Ville de Saint-Denis sollicite ses habitants afin qu’ils choisissent quels nouveaux projets verront le jour dans leurs quartiers.
La communication joue alors un rôle très important afin de réussir à intéresser, informer et faire participer un maximum de citoyens, aux profils variés. En effet, tous les acteurs et actrices du territoire de Saint-Denis, âgés de plus de 11 ans, composent la cible de cet outil de démocratie participative, et donc de sa communication.
En 2022, la ville a pensé une campagne de communication multicanal audacieuse pour répondre à trois objectifs distincts :
rendre l’information accessible et compréhensible à tous,
mobiliser au-delà des initiés de la démocratie participative,
valoriser les projets et encourager au vote via la plateforme dédiée ou le bulletin papier.
Mettre les Dionysiens au centre de la communication
Le fil rouge de cette campagne est le (super)pouvoir dont dispose chaque citoyen et citoyenne de Saint-Denis (les Dionysiens et Dionysiennes), pouvoir qu’il peut utiliser pour améliorer son quotidien, grâce à sa participation, sa mobilisation et son vote.
En effet, ces derniers ont le pouvoir de :
participer en proposant ses idées pour un nouveau projet dans son quartier qui sera financé grâce au budget participatif,
se mobiliser en devenant porte-parole ou porteur de projet,
voter sur internet ou en bulletin papier, pour élire les idées qui prendront vie.
De multiples canaux en fonction des temps forts de la campagne
Une communication multi-canal et évolutive a été déployée pour accroître la visibilité et suivre le processus long qu’est le budget participatif. Les moyens de communication se sont ainsi organisés en deux phases :
Phase 1 – Une campagne d’information et de participation : Comment agir en étant porteur de projet ou porte-parole, dépôt des idées (mars – juillet 2021)
Il s’agissait par cette campagne de valoriser la plateforme jeparticipe.saint-denis.fr, d’informer sur le budget participatif et d’expliquer de quelle manière agir. Bannières réseaux sociaux, vidéo en motion design, header de site internet, ont notamment été utilisés.
Pour la communication offline, des affiches de différents formats (32×45 + 120/176), un dépliant de 4 pages de présentation, des flyers A5 ainsi que des fiches A5, A4 et A6 ont été créés.
Phase 2 – Une campagne de vote : Comment voter pour le meilleur projet par le bulletin papier ou site internet (novembre – décembre)
La communication online a été composée de bannières sur les réseaux sociaux, header sur le site internet, signature messagerie interne des agents de la ville et trois vidéos. De plus, afin de déployer la communication, deux kits de communication ont été imaginés : l’un à destination des porteurs de projet, l’autre à destination des porte-paroles du budget participatif.
En matière de communication offline, le dispositif s’est décliné en :
affiches,
dépliants,
bulletins de vote,
chasubles,
kakemonos,
habillages d’urnes
habillage d’un camion itinérant…
Un exemple de réussite en matière de communication citoyenne
Grâce à la multitude des canaux utilisés, l’accessibilité de chacun d’entre eux, aux visuels colorés et modernes, et à un travail de longue haleine, un nombre important de Dionysiens ont été mobilisés. Pas moins de 5 585 citoyens (sur les 111 000 qui composent Saint-Denis) ont voté pour élire leurs projets préférés parmi les 24 qui leur ont été présentés.
Cette campagne de communication citoyenne est exemplaire. Elle a su valoriser le budget participatif mais aussi aller chercher la participation des citoyens et renforcer le dialogue.
Les fêtes de fin d’année sont une bonne occasion, pour les acteurs publics locaux notamment, de se mobiliser pour communiquer et sensibiliser les habitants au développement durable. Cette période, joyeuse et festive, n’est cependant pas sans conséquences pour notre planète. En effet, l’achat massif de cadeaux, souvent produits à l’autre bout du monde, le gaspillage alimentaire, la génération de déchets et la consommation énergétique qui augmente sont autant d’activités humaines qui impactent l’environnement de manière drastique en ces fins d’année.
Les collectivités territoriales ont à cœur de se mobiliser pour rendre les fêtes de fin d’année plus respectueuses de l’environnement sur leur territoire en communiquant de manière responsable et en sensibilisant sa population. Des actions et solutions dans lesquels les communicants, publics ou privés, ont leur rôle à jouer.
Eco-concevoir ses événements de fin d’année
La période des fêtes de fin d’année est propice à l’organisation de nombreux événements. Marchés de Noêl, spectacles, lancement des décorations de Noël… Il convient de leur appliquer les critères de l’éco-conception que ce soit en matière d’organisation, de scénographie ou encore de communication.
Pour des marchés de Noël plus responsables
Limiter les déchets et le gaspillage alimentaire
A l’occasion d’un marché de Noël, visiteurs et riverains se retrouvent autour d’un verre de vin chaud, de bière ou de plats traditionnels… Autant de consommations génératrices de déchets : pensez à vous équiper d’une vaisselle réutilisable.
Les éco-cups par exemple sont une solution adaptée. Elles permettent de communiquer sur l’évènement avec un visuel personnalisé et peuvent être conservées comme souvenirs par les consommateurs. S’ils ne les veulent pas, un système de consigne peut être mis en place.
Ce type de restauration engendre également énormément de gaspillage alimentaire. Sensibiliser sur ce sujet en proposant des doggy bag, en faisant passer des messages via la sono ou par un affichage sur les stands de restauration est une nécessité. Il est également important de sensibiliser les exposants/participants sur ce sujet. Cela peut passer par une charte de l’événement (à signer par toutes les personnes qui exposent).
Une autre solution pour lutter contre le gaspillage est de collecter les restes alimentaires pour en faire don à des associations locales. Attention à bien anticiper ce volet et prendre contact bien en amont de l’événement avec les associations en question. Elles pourront vous indiquer ce qu’elles acceptent et comment cela doit être conservé et conditionné.
Faire preuve de sobriété énergétique
Les marchés de Noël, et les villes de façon plus générale, s’ornent de nombreuses décorations pour célébrer la fin d’année. Ces dernières, pour la plupart électriques, consomment énormément. Et si cette fin d’année rimait avec sobriété ?
De quoi soulager la consommation et la facture de la collectivité. Ce choix doit être expliqué de façon pédagogique auprès de vos habitants. La sensibilisation peut se faire sur la consommation d’énergie générée par les décorations lumineuses de Noël.
D’après une étude de l’ADEME calculant l’impact énergétique des illuminations de Noël, celles des intérieurs et des extérieurs français représentent une consommation de 75Gwh par an et la consommation électrique d’une maison et d’un jardin richement décorés qui restent allumés pendant 4h par jour pendant 30 jours représentent à elles seules la consommation d’un mois et demi d’éclairage du logement.
Pensez là aussi à adopter un ton positif et pédagogique, plutôt que moralisateur et dramatique. Votre cible sera alors plus apte à agir et adhérer. Le but n’est pas de la démoraliser avec les effets catastrophiques du réchauffement climatique, mais de lui indiquer de manière bienveillante comment réduire son impact à son échelle.
Valoriser les producteurs locaux
Un événement responsable, c’est également un événement qui privilégie et valorise les producteurs locaux ! Des dérives peuvent exister dans certains marchés de Noël. Favoriser les artisans locaux est un gage de qualité et de promotion d’une consommation plus responsable, que ce soit en matière de restauration ou de produits. Pensez également à les mettre en valeur lors de vos différentes communications : sur vos comptes réseaux sociaux, affiches, programmation, articles dans le journal local… Leur offrir plus de visibilité permet de sensibiliser la population à un autre façon de consommer et à incarner les engagements de la collectivité.
Sensibiliser et mobiliser les jeunes générations
Un excellent moyen de communiquer, et de plus efficace sur le long terme, est de sensibiliser les plus jeunes dans les écoles par exemple. Ils sont à la fois les premiers ambassadeurs auprès de leurs parents et les premiers concernés par le changement climatique. Un impératif : adopter une approche pédagogique, participative et enthousiaste, à travers des ateliers par exemple, et non une approche descendante et moralisatrice.
En cette période de fête, il est ainsi possible de leur faire fabriquer des cadeaux de Noël en donnant une deuxième vie à certains objets ou matériaux.
Promouvoir des cadeaux de seconde main ou réalisés à partir de matériaux recyclés permet de sensibiliser à l’économie circulaire, mais aussi à la consommation responsable.
Dans une optique proche, les élèves du Collège Saint-Louis-de-la-Guillotière à Lyon organise, cette année, un marché de Noël de décorations de seconde main et/ou réalisées à partir de matériaux recyclés (laine, cartons, emballages de papillote…). Une vente dont la recette servira à financer des projets.
Autre approche : jardiner ou cuisiner des recettes à base de produits non transformés et locaux, voir même de restes ! Une façon d’éduquer au goût, à la consommation locale et à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Des vœux durables et résolutions responsables
La nouvelle année est une période privilégiée pour communiquer de bonnes et responsables résolutions auprès des habitants. Encore faut-il adopter le bon outil, le bon message et le bon ton !
Eco-concevoir ses cérémonies des vœux
Moment convivial réunissant les parties prenantes de la collectivité et de valoriser l’action locale, la cérémonie de vœux doit aujourd’hui intégrer les critères d’éco-responsabilité. Ainsi, l’organisation de l’événement devient une façon de communiquer à part entière : les choix opérés témoignent de l’engagement de la structure. Grand Paris Sud a ainsi pris le parti, en 2020, d’organiser des vœux zéro déchets en incitant les participants à suivre cette initiative. Que ce soit le lieu choisi (une plateforme de compostage des déchets), la restauration proposée (locale et de saison), la communication éco-conçue ou la décoration, Grand Paris Sud a relevé le défi d’un événement éco-conçu de A à Z.
Des cartes de vœux plus responsables
L’envoi de cartes de vœux print est, encore aujourd’hui, un vecteur de communication traditionnel pour souhaiter une bonne année. Les choix graphiques et d’impression faits pour ces cartes peuvent avoir un impact. Consommation de papier, d’encre métallique, de vernis… Des alternatives plus respectueuses de l’environnement sont possibles, et parfois plus originales ! C’est notamment le cas des cartes biodégradables à planter. Il est également possible d’opter pour des cartes plus classiques et tout aussi durables comme celles en papier recyclé ou en bois (attention aux choix des matériaux et à leur provenance).
Concernant les cartes de vœux numériques, elles permettent certes de ne pas consommer de papier, mais possède toute fois un impact : le temps passé à en trouver une sur internet ou à en concevoir une, son poids, la présence d’animation, de photos, l’envoi des mailings… peuvent consommer beaucoup d’énergie. Pensez à choisir des sites possédant le certificat vert qui s’assure que l’équivalent de la consommation énergétique induite par les cartes électroniques provient bien de sources d’énergies renouvelables.
Enfin, pour limiter les impressions, envois ou événements, Il est intéressant de présenter ses résolutions en même temps que ses vœux. Des résolutions durables permettant notamment de présenter les actions et projets environnementaux et sociétaux portés par la collectivité pour l’année à venir. En effet, selon une étude réalisée par le Credoc pour l’ANCT pour 60% des Français, la transition écologique doit être maintenant l’enjeu principal de la politique territoriale.
Les collectivités sont donc attendues au tournant de l’année 2023 !
L’utilisation des réseaux sociaux est un excellent moyen pour les communicants de toucher sa cible. Outils indispensables pour interagir avec sa communauté, ils permettent d’avoir une connexion plus directe avec elle et de créer une véritable relation humaine. Les réseaux sociaux font donc partie intégrante de notre quotidien. Cependant, ils sont également source de pollution.
À l’heure où l’urgence climatique est au cœur des préoccupations, comment communiquer de manière responsable, tout en incitant sa communauté à changer son rapport à l’écran ? Nous avons vu dans l’article précédent les différentes solutions pour adopter une consommation plus responsable du numérique. Dans cet article du mois de novembre, Melt vous livre ses conseils pour une stratégie de communication digitale plus responsable.
Limiter l’impact de sa stratégie digitale : un enjeu pour les communicants
Les publications sur les réseaux sociaux sont stockées sur des serveurs dans des data centers (ou clouds) qui consomment beaucoup d’énergie. Une quantité astronomique de contenus est ainsi stockée pour chaque réseau social. À l’heure actuelle, Facebook compte plus de 250 milliards de photos, vidéos, gifs sauvegardés !
Ces contenus sont alimentés en permanence en électricité pour permettre à tout utilisateur d’y avoir accès à tout moment. Or, plus il y a de contenu à charger, plus le coût environnemental est important.
En mai 2021, un groupe de travail de l’agence Greenspect* a étudié l’empreinte carbone de chaque réseau social en mesurant le taux de CO2 émis par minute. Dans le classement des réseaux sociaux en matière de pollution, Youtube, Facebook et Instagram sont qualifiés comme les réseaux les plus « verts » car plus de 60% de leurs ressources seraient issues d’énergies renouvelables. LinkedIn et Twitter, quant à eux, utilisent seulement 10% d’énergie renouvelable et sont donc les derniers de ce classement.
Un utilisateur des réseaux sociaux sur mobile consommerait donc au total 102 kgEqCO2 (kilogrammes équivalents CO2) par an, soit l’équivalent de 914 km parcourus en voiture.
** Le kilogramme équivalent CO2 est l’unité de mesure utilisé dans le cadre d’un bilan CO2.
Ce bilan mesure la quantité de gaz à effet de serre convertie en équivalent CO2 émise lors de la production des produits, leur distribution et leur consommation.
4 conseils pour communiquer de façon responsable sur les réseaux sociaux
1 – Faire le point sur vos émissions
Une bonne chose à faire pour être pleinement conscient de son émission carbone à travers les réseaux est de réaliser votre bilan carbone quotidien. Pour cela, il suffit d’entrer le temps passé par jour sur chaque application et le site Comparethemarket se charge du reste.
Cette démarche permet aux organisations, comme aux usagers, d’être davantage conscients de l’impact professionnel et/ou personnel de l’usage des réseaux sociaux. Cela permet également de gagner en visibilité sur ses habitudes à changer et sur les réseaux sociaux dont il faudrait réduire le temps d’utilisation. Il est également possible de faire appel à de nombreux experts pour vous aider à élaborer une stratégie de réduction pour atteindre la sobriété numérique – ou du moins tenter de le faire.
2 – Choisir uniquement les réseaux sociaux qu’utilise votre communauté
En tant que communicant, il est nécessaire de se focaliser uniquement sur les réseaux sociaux où votre communauté se trouve et ne pas chercher à être partout en même temps. S’occuper des réseaux sociaux d’une organisation prend du temps et dépense beaucoup d’énergie ! Entretenir des réseaux sociaux dont on ne se sert pas pollue : les data center utilisent de l’énergie en continu pour rendre ces pages accessibles. C’est ce que l’on appelle pollution dormante.
3 – Optimiser vos vidéos
Le format vidéo est très énergivore. Il faut avoir cela à l’esprit lors de la planification de contenus vidéos sur les réseaux. Afin de limiter cette surconsommation de vidéo et donc d’énergie, plusieurs solutions existent :
Réduire le poids de chaque vidéo : il est possible de compresser les vidéos, ce qui diminuera dans le même temps la place prise par cette dernière.
Bloquer la lecture automatique des vidéos sur la ou les pages réseaux sociaux : il suffit de se rendre dans les paramètres. Cela permettra également aux usagers de la page d’éviter de scroller leurs fils d’actualité des heures durant.
Limiter la très haute définition qui est très lourde et requiert davantage d’énergie pour être lue. Il n’est pas nécessaire d’être au maximum de la définition pour qu’une vidéo soit comprise et relayée. 240p suffisent pour visionner sur un téléphone portable et 720p sur un ordinateur portable.
4 – Poster seulement du contenu pertinent
Et pour finir, même si cela semble évident, veillez à ne poster uniquement du contenu pertinent, c’est-à-dire exclusif et utile pour votre audience. L’excès n’est bénéfique en aucun point.
S’il est vrai que les réseaux sociaux sont source de pollution, ils peuvent également avoir un impact positif ! Les communicants ont donc beaucoup plus à gagner que des likes et des partages en communiquant sur leurs engagements, notamment ceux liés à leur rapport au numérique en entreprise. Face à l’urgence climatique, une mobilisation collective est possible à travers les différents réseaux sociaux.
Voici quelques exemples de contenus qu’il peut être utile de relayer au sein de votre communauté pour renforcer votre engagement au profit de la planète :
Informer et éduquer (sans moraliser) sur l’actualité en matière du climat…
Promouvoir et partager les gestes écoresponsables mis en place au sein de l’organisation
Lancer des actions collectives pour sensibiliser par l’action et être ancré dans les mémoires
Si vous avez apprécié le sujet, que souhaitez approfondir vos connaissances sur le numérique responsable ou bien entamer des actions à l’échelle personnelle, nous vous invitons à lire et écouter ceci :
Les grands projets des collectivités territoriales, de l’Etat ou d’acteurs privés sont souvent synonymes de grands chantiers impactant, souvent pendant plusieurs années, des territoires plus ou moins vastes. Dans le cadre de ces projets, la communication est non seulement importante pour expliquer le projet et ses avantages, mais aussi pour accompagner le chantier, son avancée, ses nuisances. Communication Projet et Communication Chantier sont alors intrinsèquement liées.
Le terme « communication chantier » ou de « communication travaux » revêt plusieurs réalités : modifications de la circulation autour des travaux, des voiries, nuisances sonores et visuelles… Afin d’accompagner les riverains, en première ligne pour ces nuisances, il est important de communiquer et d’adopter les bons outils de communication autour de son chantier.
Alors que les citoyens souhaitent de plus en plus être inclus dans leur ville, comment accompagner la communication autour d’un chantier ? Dans cet article du mois d’avril, Melt ne se découvre pas d’un fil et enfile son casque de chantier et son gilet réfléchissant pour vous donner les clés du bon fonctionnement d’un chantier.
Communiquer sur un projet, communiquer sur un territoire
C’est avant tout l’opportunité de donner du sens
Un chantier implique de lourdes nuisances, tant au niveau sonore, qu’au niveau visuel. La communication chantier occupe alors ici un rôle prédominant, offrant la possibilité de vulgariser et donner des compléments d’informations aux riverains.
Un riverain averti et investi sera davantage enclin à mettre de côté sa tranquillité le temps des travaux. D’autant plus que le fait de communiquer étroitement avec les habitants vient fortement renforcer du lien autour du projet et va permettre la projection du résultat final dans leurs esprits.
A noter que le chantier n’est que la résultante d’un projet. En amont, il est essentiel d’informer du projet, de l’expliquer, avec pédagogie, afin de montrer aux habitants qu’il est nécessaire de subir des nuisances durant plusieurs mois pour en tirer ensuite des bénéfices dans le futur.
Parfois, ce ne sont toutefois pas les riverains ou les commerçants les plus gênés pas les nuisances qui profiteront le plus des bénéfices du projet. Dans le cas de l’implantation d’un centre carcéral ou de la construction d’une autoroute dont aucune sortie n’est présente sur le territoire par exemple. Le travail d’acceptabilité peut alors être plus complexe, mais nécessite toujours dialogue et pédagogie.
Un territoire en constante évolution
D’autre part, une communication efficace autour d’un chantier montre que le territoire évolue. Le changement étant positif, le chantier sera vu d’un meilleur œil, si le territoire prend le temps de fournir un maximum d’information à ses habitants sur le projet, notamment sur site. C’est pourquoi il est important pour les communicants de se mettre à la place des usagers dans le type de communication et faire preuve d’empathie et de pédagogie dans les arguments employés.
Projet – chantier : des cibles diverses et diversement impactées
Lorsque l’on évoque des habitants impactés par un chantier, on pense en premier lieu aux riverains. Cependant, il existe une multiplicité de cibles qui vont être impactées de manière différente, et qui ont des besoins définis :
riverains,
commerçants,
entreprises du territoire,
élus du territoire
usagers actuels du territoire, mais aussi usagers potentiels,
sans oublier les associations (de riverains, environnementales, locales…),
les jeunes générations, futurs utilisatrices des lieux
…
Chaque projet, chaque chantier possède ses cibles de communication spécifiques, ses parties prenantes sensibles à des arguments et supports de communication différents. A chaque cible, son outil / son action !
Sans oublier de s’appuyer sur les relais d’opinion que peuvent constituer les médias locaux ou certains collectifs (comme les associations de riverains citées ci-dessus).
Quelle communication pour quel chantier ?
La communication Chantier est multiple. Elle ne se restreint pas à certains supports de communication et peut mobiliser tous les pans de la communication : print, digital, événementiel, relations presse…
La communication terrain
L’aspect le plus connu et le plus usité est celui de la communication terrain. À travers l’affichage, la signalétique, les lettres d’information distribuées en boîtes aux lettres ou encore flyers d’information chantier, les communicants ont à leur disposition de nombreux moyens pour informer les populations.
A titre d’exemple, la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, que Melt a le plaisir d’accompagner, réalise depuis plusieurs années un important chantier de contournement routier de la RN102 sur la commune du Teil, située en Ardèche, afin d’améliorer la liaison entre Aubenas et l’autoroute A7. Afin d’informer sur l’avancée des travaux, la DREAL a mis en place des lettres d’information régulières et travaille actuellement à la pose de panneaux d’information en bois, sur site qui s’inscriront dans l’environnement vert du chantier et ont vocation à vivre plusieurs années.
Il est également important d’avoir à l’esprit que la communication s’adapte au secteur où elle se met en œuvre : un chantier effectué en milieu rural n’aura pas les mêmes impacts et les mêmes besoins de dispositifs de communication qu’un autre réalisé en milieu urbain.
En parlant de milieu urbain, un autre élément de communication terrain est la pose de palissades de chantier. Ces palissades constituent de bons vecteurs de communication en milieu urbain, en plus de mettre le chantier à l’abri des petits regards curieux.
La communication digitale
A l’ère du digital, la communication d’un chantier passe également par internet et ses fourches caudines. Qu’il s’agisse de créer un site web dédié (lorsque le chantier dure sur plusieurs années comme sur les grands projets de renouvellement urbain comme celui de Lyon la Duchère), de communiquer directement sur celui de la collectivité ou d’utiliser les réseaux sociaux et autres newsletters, la communication chantier se dématérialise et informer les citoyens, les usagers là où ils se retrouvent.
L’idée de ces supports digitaux est à la fois d’être réactif et d’informer en temps réel sur l’avancée des travaux et leurs impacts, mais aussi de donner de l’information plus pérenne sur le chantier en cours.
De nouveaux outils, comme les time lapses permettent de suivre l’avancée du chantier image par image, sur une longue durée.
La communication événementielle
Communiquer sur un chantier, sur un projet, c’est avant toute chose être disponible sur le terrain ou à distance (numéro vert, rencontres régulières, permanence en mairie, adresse mail dédiée…) pour les habitants, les riverains, etc… pour répondre à leurs interrogations.
L’événementiel est un allié précieux de la communication chantier. Il rythme la vie du projet de la pose de la 1ère pierre à l‘inauguration en passant par les visites de chantier proposées à certaines parties prenantes ou au grand public. L’événementiel est également l’occasion de médiatiser le projet et son chantier en conviant des journalistes à faire un point sur l’avancée des travaux. L’organisation de point presse ou de visites de chantier dédiées à la presse sont des opportunités pour faire parler du projet et l’expliquer
Des temps forts nationaux, comme la Fête des Voisins, par exemple peuvent également être l’occasion de convier les riverains et habitants à découvrir, in situ, le chantier, son avancée, ses contraintes et les hommes et femmes qui le conduisent. L’événementiel est alors vecteur de proximité et de pédagogie.
L’importance de penser un chantier responsable
La manière de communiquer à propos d’un chantier détermine l’image psychologique que les riverains et usagers d’un chantier se font en passant devant. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est devenu essentiel de prendre en compte l’impact du chantier sur l’environnement et de mettre en place un chantier responsable.
L’upcycling, pour donner une seconde vie aux objets du quotidien
Pour illustrer le principe du chantier responsable, prenons l’exemple du groupe immobilier Quodam. Pour habiller la palissade de l’un de leur chantier et rendre l’espace plus agréable pour les riverains, le groupe a fait installer une toile imprimée sur une palissade en bois, aux couleurs de la marque. Cela a rendu le chantier agréable, tout en communiquant sur la transformation du quartier pendant les travaux et sur la finalité du chantier.
A la fin des travaux, la société Bilum, spécialiste de la revalorisation et du recyclage des déchets, a donné une seconde vie à la toile quasiment intacte. Après récupération et nettoyage de cette bâche, l’entreprise a confectionné plus de 200 goodies à la main : sacs, protège-passeports, étiquettes, housses etc. Ces objets ont été offerts aux collaborateurs de Quodam et aux clients de l’agence lors d’évènements.
Un exemple d’un recyclage de matériel de chantier et une revalorisation complète des panneaux de signalétique.
La question du tri des déchets, véritable problématique et obligation réglementaire sur les chantiers, est également une occasion de valoriser ce sujet auprès du grand public.
Pour résumer, il est indispensable de communiquer au maximum autour d’un chantier pour informer les riverains et les intégrer au processus de changement du territoire. Il convient également de véritablement prendre en compte la question de la durabilité des matériaux, qui est au cœur des problématiques actuelles, en adoptant l’utilisation de produits recyclables et/ou recyclés sur le chantier.
Vous souhaitez être accompagné dans votre communication projet et/ou communication chantier, n’hésitez pas à nous consulter !
Pour aller plus loin, MELT vous invite également à consulter le mini-site réalisé par l’agence Sennse, qui recense les pièges à éviter et explique en détail le fonctionnement d’une communication chantier.
La notion de communication responsable se limite trop souvent à celle de communication durable ou d’éco-communication. Certes une communication responsable doit intégrer les aspects environnementaux. Elle doit être durable tant du point de vue écologique, qu’économique. Toutefois ces critères ne suffisent pas. Communiquer de manière responsable, c’est adopter une communication accessible à tous.
Communication responsable : Accessibilité, vous avez-dit accessibilité…
Depuis 2005, le principe d’une accessibilité généralisée est inscrite dans la loi (loi au 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées). Par accessibilité, le législateur entend : » la mise en œuvre des éléments complémentaires, nécessaires à toute personne en incapacité permanente ou temporaire pour se déplacer et accéder librement et en sécurité au cadre de vie ainsi qu’à tous les lieux, services, produits et activités. La société, en s’inscrivant dans cette démarche d’accessibilité, fait progresser également la qualité de vie de tous ses membres ».
A l’heure où le projet de loi Élan suscite bien des débats quant à l’accessibilité bâtimentaire , la question d’une communication, elle aussi, accessible à tous doit légitimement être posée. Si le Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations (RGAA) impose à ces dernières des normes d’accessibilité numérique notamment. Toute organisation mettant la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au cœur de ses valeurs se doit cependant de développer des messages, supports et actions accessibles.
Si cette problématique d’accessibilité ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap. Les contraintes rencontrées par ces dernières – quelle que soit leur typologie de handicap (moteur, psychique, sensoriel, mental ou maladies invalidantes) – recoupent celles de l’ensemble des publics en situation de vulnérabilité.
Les principes d’une communication responsable et accessible
Contenu éditorial
En matière de contenu, rédiger un contenu accessible nécessite de le rendre compréhensible par un élève de 3ème. Autant dire que les sigles, mots compliqués et formules alambiquées sont à proscrire ou à expliciter.
Solution alternative : doubler ces contenus d’un « facile à lire et à comprendre » (FALC).
Retrouvez le détail de cette démarche issue d’un projet européen en cliquant ici
Supports de communication
En matière de communication, au-delà du contenu éditorial dont nous venons de parler, il est important pour les documents de respecter certaines règles (en matière de contrastes, de corps de texte par exemple) . Il faut aussi que les lecteurs d’écran des déficients visuels puissent les lire.
Solution alternative : proposer une version alternative sous format word (respectant elle aussi les règles d’accessibilité : utilisation des feuilles de style, des pistes à puces, etc.)
Site web
Nous évoquions le Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations (RGAA) plus haut. Ce dernier donne les principaux critères à respecter en matière d’accessibilité numérique, avec des degrés de labellisation plus ou moins importants. Modules spécifiques, contenus, players vidéos adaptés, alternative texte pour l’ensemble des visuels et des documents, mise en ligne de documents accessibles… De nombreux critères sont à prendre en compte. Les niveaux d’accessibilité atteints peuvent être très différents et sont à jauger au regard des contraintes qu’ils génèrent.
Vidéo
Qui dit accessibilité totale d’une vidéo, dit , au-delà de l’accessibilité du sujet et des « propos », intégration de fonctionnalités spécifiques :
sous-titrage,
audiodescription,
traduction en langue des signes,
transcription.
Il faut également prévoir un lecteur multimédia adapté pouvant activer ou désactiver ces fonctionnalités en fonction des besoins de l’utilisateur, via la souris ou des raccourcis clavier.
Solution alternative : Youtube permet d’intégrer des sous-titres et une transcription de la vidéo pour une accessibilité minimale.
Evénementiel
Organiser une manifestation accessible nécessite non seulement de penser un lieu accessible aux personnes à mobilité réduite, mais aussi de rendre l’ensemble des temps forts et des prises de parole accessibles.
Traduction live en langue des signes, vélotypie, documents et signalétique en braille… De nombreux dispositifs peuvent ainsi être imaginés. A vous de les penser en fonction de votre public et de vos cibles.
Solution alternative : Faire appel à une agence spécialiste des événements accessibles, à l’image de Handevent.