Les fêtes de fin d’année sont une bonne occasion, pour les acteurs publics locaux notamment, de se mobiliser pour communiquer et sensibiliser les habitants au développement durable. Cette période, joyeuse et festive, n’est cependant pas sans conséquences pour notre planète. En effet, l’achat massif de cadeaux, souvent produits à l’autre bout du monde, le gaspillage alimentaire, la génération de déchets et la consommation énergétique qui augmente sont autant d’activités humaines qui impactent l’environnement de manière drastique en ces fins d’année.
Les collectivités territoriales ont à cœur de se mobiliser pour rendre les fêtes de fin d’année plus respectueuses de l’environnement sur leur territoire en communiquant de manière responsable et en sensibilisant sa population. Des actions et solutions dans lesquels les communicants, publics ou privés, ont leur rôle à jouer.
Eco-concevoir ses événements de fin d’année
La période des fêtes de fin d’année est propice à l’organisation de nombreux événements. Marchés de Noêl, spectacles, lancement des décorations de Noël… Il convient de leur appliquer les critères de l’éco-conception que ce soit en matière d’organisation, de scénographie ou encore de communication.
Pour des marchés de Noël plus responsables
Limiter les déchets et le gaspillage alimentaire
A l’occasion d’un marché de Noël, visiteurs et riverains se retrouvent autour d’un verre de vin chaud, de bière ou de plats traditionnels… Autant de consommations génératrices de déchets : pensez à vous équiper d’une vaisselle réutilisable.
Les éco-cups par exemple sont une solution adaptée. Elles permettent de communiquer sur l’évènement avec un visuel personnalisé et peuvent être conservées comme souvenirs par les consommateurs. S’ils ne les veulent pas, un système de consigne peut être mis en place.
Ce type de restauration engendre également énormément de gaspillage alimentaire. Sensibiliser sur ce sujet en proposant des doggy bag, en faisant passer des messages via la sono ou par un affichage sur les stands de restauration est une nécessité. Il est également important de sensibiliser les exposants/participants sur ce sujet. Cela peut passer par une charte de l’événement (à signer par toutes les personnes qui exposent).
Une autre solution pour lutter contre le gaspillage est de collecter les restes alimentaires pour en faire don à des associations locales. Attention à bien anticiper ce volet et prendre contact bien en amont de l’événement avec les associations en question. Elles pourront vous indiquer ce qu’elles acceptent et comment cela doit être conservé et conditionné.
Faire preuve de sobriété énergétique
Les marchés de Noël, et les villes de façon plus générale, s’ornent de nombreuses décorations pour célébrer la fin d’année. Ces dernières, pour la plupart électriques, consomment énormément. Et si cette fin d’année rimait avec sobriété ?
De quoi soulager la consommation et la facture de la collectivité. Ce choix doit être expliqué de façon pédagogique auprès de vos habitants. La sensibilisation peut se faire sur la consommation d’énergie générée par les décorations lumineuses de Noël.
D’après une étude de l’ADEME calculant l’impact énergétique des illuminations de Noël, celles des intérieurs et des extérieurs français représentent une consommation de 75Gwh par an et la consommation électrique d’une maison et d’un jardin richement décorés qui restent allumés pendant 4h par jour pendant 30 jours représentent à elles seules la consommation d’un mois et demi d’éclairage du logement.
Pensez là aussi à adopter un ton positif et pédagogique, plutôt que moralisateur et dramatique. Votre cible sera alors plus apte à agir et adhérer. Le but n’est pas de la démoraliser avec les effets catastrophiques du réchauffement climatique, mais de lui indiquer de manière bienveillante comment réduire son impact à son échelle.
Valoriser les producteurs locaux
Un événement responsable, c’est également un événement qui privilégie et valorise les producteurs locaux ! Des dérives peuvent exister dans certains marchés de Noël. Favoriser les artisans locaux est un gage de qualité et de promotion d’une consommation plus responsable, que ce soit en matière de restauration ou de produits. Pensez également à les mettre en valeur lors de vos différentes communications : sur vos comptes réseaux sociaux, affiches, programmation, articles dans le journal local… Leur offrir plus de visibilité permet de sensibiliser la population à un autre façon de consommer et à incarner les engagements de la collectivité.
Sensibiliser et mobiliser les jeunes générations
Un excellent moyen de communiquer, et de plus efficace sur le long terme, est de sensibiliser les plus jeunes dans les écoles par exemple. Ils sont à la fois les premiers ambassadeurs auprès de leurs parents et les premiers concernés par le changement climatique. Un impératif : adopter une approche pédagogique, participative et enthousiaste, à travers des ateliers par exemple, et non une approche descendante et moralisatrice.
En cette période de fête, il est ainsi possible de leur faire fabriquer des cadeaux de Noël en donnant une deuxième vie à certains objets ou matériaux.
Promouvoir des cadeaux de seconde main ou réalisés à partir de matériaux recyclés permet de sensibiliser à l’économie circulaire, mais aussi à la consommation responsable.
Dans une optique proche, les élèves du Collège Saint-Louis-de-la-Guillotière à Lyon organise, cette année, un marché de Noël de décorations de seconde main et/ou réalisées à partir de matériaux recyclés (laine, cartons, emballages de papillote…). Une vente dont la recette servira à financer des projets.
Autre approche : jardiner ou cuisiner des recettes à base de produits non transformés et locaux, voir même de restes ! Une façon d’éduquer au goût, à la consommation locale et à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Des vœux durables et résolutions responsables
La nouvelle année est une période privilégiée pour communiquer de bonnes et responsables résolutions auprès des habitants. Encore faut-il adopter le bon outil, le bon message et le bon ton !
Eco-concevoir ses cérémonies des vœux
Moment convivial réunissant les parties prenantes de la collectivité et de valoriser l’action locale, la cérémonie de vœux doit aujourd’hui intégrer les critères d’éco-responsabilité. Ainsi, l’organisation de l’événement devient une façon de communiquer à part entière : les choix opérés témoignent de l’engagement de la structure. Grand Paris Sud a ainsi pris le parti, en 2020, d’organiser des vœux zéro déchets en incitant les participants à suivre cette initiative. Que ce soit le lieu choisi (une plateforme de compostage des déchets), la restauration proposée (locale et de saison), la communication éco-conçue ou la décoration, Grand Paris Sud a relevé le défi d’un événement éco-conçu de A à Z.
Des cartes de vœux plus responsables
L’envoi de cartes de vœux print est, encore aujourd’hui, un vecteur de communication traditionnel pour souhaiter une bonne année. Les choix graphiques et d’impression faits pour ces cartes peuvent avoir un impact. Consommation de papier, d’encre métallique, de vernis… Des alternatives plus respectueuses de l’environnement sont possibles, et parfois plus originales ! C’est notamment le cas des cartes biodégradables à planter. Il est également possible d’opter pour des cartes plus classiques et tout aussi durables comme celles en papier recyclé ou en bois (attention aux choix des matériaux et à leur provenance).
Concernant les cartes de vœux numériques, elles permettent certes de ne pas consommer de papier, mais possède toute fois un impact : le temps passé à en trouver une sur internet ou à en concevoir une, son poids, la présence d’animation, de photos, l’envoi des mailings… peuvent consommer beaucoup d’énergie. Pensez à choisir des sites possédant le certificat vert qui s’assure que l’équivalent de la consommation énergétique induite par les cartes électroniques provient bien de sources d’énergies renouvelables.
Enfin, pour limiter les impressions, envois ou événements, Il est intéressant de présenter ses résolutions en même temps que ses vœux. Des résolutions durables permettant notamment de présenter les actions et projets environnementaux et sociétaux portés par la collectivité pour l’année à venir. En effet, selon une étude réalisée par le Credoc pour l’ANCT pour 60% des Français, la transition écologique doit être maintenant l’enjeu principal de la politique territoriale.
Les collectivités sont donc attendues au tournant de l’année 2023 !